ARTICLE DE LA SEMAINE
du 31 Janvier 2024
La génétique forensique a conduit à une véritable révolution des enquêtes de police. La notion d’« empreinte génétique », utilisée dès le départ par référence aux empreintes papillaires, a toutefois ancré dans l’esprit de nombreux acteurs de la chaîne judiciaire l’idée que la découverte d’ADN supposait un contact entre un individu et le support sur lequel le profil génétique avait été caractérisé. On sait pourtant, depuis plus de vingt ans, que la faculté d’analyser des quantités infinitésimales d’ADN a rendu
possible la révélation de profils issus non pas d’un contact direct mais d’un transfert secondaire. De tels transferts, largement démontrés dans un contexte d’expérimentation en laboratoire, ont été diversement interprétés jusqu’à, pour certains experts, douter de leur fréquence « dans la vraie vie ». Or, démontrer leur existence dans des cas réels reste très difficile. C’est par l’examen de plusieurs affaires criminelles récentes que l’on peut cependant comprendre que le réel dépasse souvent la fiction…